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22 août 2025 Temps de lecture 3 minutes

Plantes, arbres et fleurs toxiques pour les chevaux

Plantes, arbres et fleurs toxiques pour les chevaux

Les pâtures ne sont pas composées uniquement d’herbes et de plantes bénéfiques pour les chevaux. Certaines peuvent représenter un réel danger. En général, les chevaux savent reconnaître les plantes toxiques grâce à leur goût amer, mais dans certaines circonstances, ils peuvent tout de même en consommer. On recense actuellement environ 80 (!) espèces de plantes toxiques pour les chevaux en Europe. Ces végétaux peuvent provoquer divers symptômes. Et ce ne sont pas seulement les plantes : certains arbres et fleurs peuvent également être toxiques pour les chevaux.

Comment protéger votre cheval des plantes, arbres et fleurs toxiques ?

La première mesure de sécurité consiste à ne jamais laisser un cheval pâturer dans un pré qui n’a pas été soigneusement inspecté au préalable. La plupart des plantes toxiques ont un goût amer et sont donc évitées spontanément. Mais si l’herbe est trop rare, ou si le cheval ne reçoit pas assez de fourrage, il peut se tourner vers des plantes qu’il ne consommerait pas en temps normal et qui peuvent être toxiques.

De plus, certaines plantes ne deviennent toxiques qu’à maturité, et leur toxicité ne disparaît pas au séchage. Une plante séchée reste donc tout aussi dangereuse, tout en perdant son goût amer. Cela rend les déchets de taille ou de jardinage extrêmement dangereux, tout comme le foin récolté dans des prés non contrôlés.

  • Ne donnez jamais de déchets de jardinage à votre cheval. Prévenez également les riverains.
  • N’achetez jamais de foin sans traçabilité claire ou coupé en bord de route.
  • Inspectez aussi les alentours du pré : quels arbres s’y trouvent ? Le cheval peut-il y accéder ? Sont-ils potentiellement toxiques ?

Vous avez repéré une plante toxique dans le pré ?

  • Retirez-la le plus rapidement possible, avec la racine.
  • N’oubliez pas que certaines plantes ne fleurissent qu’à certaines périodes, et peuvent se déplacer au fil des saisons.
  • Une vérification unique du pré n’est pas suffisante : elle doit être régulière.
  • Si des arbres ou arbustes toxiques bordent la prairie, interdisez-en l’accès pendant la chute des feuilles, graines ou fruits.

Astuce : lors d’une promenade montée, le cheval est souvent moins sélectif. Il peut donc ingérer une plante toxique par distraction.

Le séneçon de Jacob et les chevaux

Le séneçon de Jacob est l’une des plantes toxiques les plus connues. Elle pousse principalement de juin à octobre, sur des sols argileux riches en azote. Sa toxicité persiste après séchage, ce qui impose de contrôler également le foin.

L’ingestion entraîne une atteinte hépatique, causée par les alcaloïdes contenus dans la plante. Les signes : apathie, perte d’appétit, amaigrissement, dépression.

Le séneçon est-il mortel pour les chevaux ?

Oui. Même en petites quantités, une ingestion répétée est dangereuse. Les doses létales sont :

  • Cheval adulte : 14 kg frais ou 2 kg sec
  • Poney : 4 kg frais ou 0,5 kg sec

On reconnaît facilement cette plante à ses fleurs jaunes.

La prêle et les chevaux

La prêle est une mauvaise herbe hautement toxique, présente dans les zones humides et en floraison en avril-mai. Elle contient de la thiaminase, une enzyme qui détruit la vitamine B1 (thiamine) dans l’organisme.

Symptômes d’intoxication :

  • Irritabilité, nervosité
  • Incoordination, chutes
  • Paralysie des postérieurs

Même séchée, la prêle reste toxique. Vérifiez votre foin !

Quelles plantes, arbres et fleurs sont toxiques pour les chevaux ?

Outre le séneçon et la prêle, de nombreuses autres espèces sont toxiques. La liste s’allonge chaque année. En général, les arbres persistants (verts en hiver) sont potentiellement dangereux, mais pas uniquement.

Les plus toxiques (même en faible dose) :

  • Le buis
  • L’if
  • L’érable (notamment érable sycomore)

Moins toxiques, mais tout de même dangereuses :

  • Acacia
  • Aigremoine
  • Ancolie
  • Arum
  • Azalée
  • Belladone
  • Bouton d’or
  • Colchique
  • Conifères (certains types)
  • Ciguë (tachetée ou aquatique)
  • Datura
  • Digitale
  • Fougère aigle
  • Genêt à balais
  • Berce (hogweed)
  • Iris
  • Laurier-rose (Oleander)
  • Lierre
  • Aconit (Monkshood)
  • Narcisse
  • Oenanthe
  • Oranger du Mexique
  • Pavot
  • Pieris
  • Troène (Privet)
  • Rhododendron
  • Robinier (faux-acacia)
  • Solanacées (morelle noire, douce-amère)
  • Thuya
  • Verge d’or
  • Etc.

Remarque : cette liste n’est pas exhaustive. En cas de doute, n’autorisez pas l’ingestion de la plante concernée.

Que faire si votre cheval a mangé une plante toxique ?

Les intoxications végétales sont fréquentes et pas toujours évitables à 100 %. Les symptômes varient selon la plante et la quantité absorbée.

Signes possibles :

  • Troubles digestifs (coliques notamment)
  • Hypersalivation
  • Irritation cutanée
  • Difficultés respiratoires
  • Troubles de l’équilibre
  • Paralysie
  • Tremblements
  • Amaigrissement progressif
  • Mort subite (dans les cas graves)

Intoxication aiguë : les signes apparaissent immédiatement.
Intoxication chronique : les toxines s’accumulent dans l’organisme et les signes sont progressifs.

Appelez immédiatement le vétérinaire. Notez quelle plante a été ingérée, et en quelle quantité si possible. Cela facilitera le diagnostic et le traitement.

Plantes, arbres et fleurs non toxiques

Certaines plantes sont souvent considérées à tort comme toxiques, alors qu’elles sont inoffensives, voire bénéfiques :

  • Platane
  • Lavande
  • Buddleia (arbre à papillons)
  • Lamier pourpre

D’autres peuvent même être bonnes pour la santé du cheval lorsqu’elles poussent naturellement dans une prairie diversifiée.

Exemples de plantes comestibles et bénéfiques :

  • Pissenlit
  • Camomille
  • Marguerite
  • Trèfle blanc et rouge
  • Chardon
  • Cerfeuil sauvage

Conseil : apprenez à reconnaître visuellement les plantes toxiques. Créez une fiche ou un poster avec photos et noms des espèces à surveiller. Cela peut sauver la vie de votre cheval.